Harry Gruyaert : "Je ne suis pas un artiste, je suis un photographe"

Harry Gruyaert - Taro Karibe
Harry Gruyaert - Taro Karibe
Harry Gruyaert - Taro Karibe
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Du 21 juin au 22 septembre, l’Hôtel Départemental des Arts de Toulon accueille le photographe belge Harry Gruyaert, dans le cadre des rencontres de la photographie à Arles. Cette exposition nous donne l’occasion de revenir sur son parcours photographique.

Avec

Depuis sa création en 1999, L’Hôtel départemental des arts du Var (HAD VAR) mène une réflexion approfondie sur médium qu’est la photographie. Après Mathieu Pernot en 2017, le Centre d’Art a souhaité s’inscrire dans l es Rencontres d’Arles et le Grand Arles Express 2019 en présentant une exposition qui retrace une partie du travail du photographe Harry Gruyaert, à travers des séries comme "East/ Moscou" des années 90,  « West /Los Angeles » ou encore « Airport Last Call », série consacrée aux aéroports.

INDIA. Trivandrum. National Communist party congress. 1989
INDIA. Trivandrum. National Communist party congress. 1989
- Harry Gruyaert/ Magnum photos

La photographie, c’est un métier plein de facettes différentes, et j’ai toujours su que la seule chose qui m’intéressait et que je voulais faire, c’était la photographie. Pour moi, la chose la plus importante c’est la liberté : la liberté de bouger, la liberté de découvrir, c’est de ne pas rester coincé quelque part.

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Au cours de cet entretien, Harry Gruyaert revient sur les éléments fondateurs de son métier de photographe. Jeune, il a surtout appris en regardant, et dans ce monde, où peu de gens savent encore regarder, il essaie toujours, à travers son objectif, de saisir l’importance de ce qui caractérise le lieu où il se trouve. Au cours de sa vie professionnelle, il a été amené à être l’assistant de photographes reconnus, ce qui  lui a permis de se forger sa propre personnalité photographique, sans chercher à imiter ses modèles. Pour Harry Gruyaert, « l’important c’est la personnalité, il faut se trouver soi-même ». Quant à son utilisation des couleurs, elle vient principalement de sa découverte du Pop Art à New York. Il considère que la « couleur doit être primordiale car sinon, c’est de la photo noir et blanc coloriée ».

RUSSIA. Moscow. Hotel lavatory. 1989
RUSSIA. Moscow. Hotel lavatory. 1989
- Harry Gruyaert/ Magnum photos

J’ai toujours été fasciné par l’attente, aussi bien dans les gares que dans les aéroports. Je ne suis pas du tout un photographe de concepts, je suis attiré par des endroits qui m’intéressent visuellement et petit à petit, je me mets à faire des photos, et je ne m’arrête plus. C’est une question d’attirance, je ne sais jamais ce que je vais faire. Quand je vais dans un pays que je ne connais pas, je ne lis rien avant d’y aller, j’y vais tout simplement : c’est un truc très intuitif et très physique. Je ne veux pas raconter ni expliquer les choses, mais une bonne photo est une photo qui dit beaucoup de choses sur le lieu et le moment où elle a été faite.

Archives

Jacques Tati, émission « Le cinéma des cinéastes », France Culture, 1977

Hippolyte Girardot, émission « On s’est déjà vu quelque part », France Inter, 2004

Michelangelo Antonioni, émission "Les écrans de la ville", 1964

Henri Cartier-Bresson, émission « Entretien avec », France Culture, 1969

Reportage au Carnaval de Binche en Belgique, émission « Appel d’air », France Culture, 2004

Extrait

Le désert rouge, film de Michelangelo Antonioni, 1964

Musiques

Brian Eno, 2/2 , extrait de l’ album Music for airports
Mattiel, Athlete

Prise de son

Pierre Monteil

Vous pouvez écouter et/ou podcaster cet entretien en cliquant sur les liens ci-dessus.

(1ère diffusion le 17 juin 2019)

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