Valérie Mréjen : "Je me suis emparée de certaines archives pour en faire des oeuvres"

Valérie Mréjen ©Getty - Eric Fougère
Valérie Mréjen ©Getty - Eric Fougère
Valérie Mréjen ©Getty - Eric Fougère
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Jusqu’au 16 février 2020, l’Imec présente "Soustraction", l’exposition imaginée par Valérie Mréjen, à partir d’archives d’auteurs conservées à l’abbaye d’Ardenne. L'artiste nous parle de la nostalgie des photos de classe, de cartes postales de notes et d'images dont elle a voulu faire oeuvre.

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Pour sa carte blanche, Valérie Mréjen a passé la collection de l' IMEC au peigne fin. Délaissant les grands manuscrits, elle s’est emparée des archives minuscules, objets « sans qualités » : photographies hasardeuses, cartes postales oubliées, listes disparates, notes gribouillées…

Exposition  "Soustraction" de Valérie Mréjen, Abbaye d'Ardenne, 2019
Exposition "Soustraction" de Valérie Mréjen, Abbaye d'Ardenne, 2019
- Valérie Mréjen

Extraits de l'entretien

"Au début, j’étais partie sur les objets d’écrivains. J’avais envie d’imaginer quelque chose à partir d’objets fétiches, des choses que l’on peut trouver sur les bureaux, comme une sorte de rébus indéchiffrable : pourquoi garder tel coquillage, tel sulfure ou telle image ? Je m’étais dit que ce serait une énigme à partir de laquelle j’essaierai de faire monter du récit. Il s’est trouvé que les objets d’écrivains étaient des machines à écrire, des stylos, des lunettes, en fait, ils étaient trop des objets d’écrivains, et moi j’avais envie de trouver des choses inattendues et énigmatiques. Finalement, je suis revenue à mes amours éternelles : la carte postale, les photos vernaculaires et les photos de classe. "

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"Soustraction", exposition de Valérie Mréjen, Abbaye d'Ardenne, 2019
"Soustraction", exposition de Valérie Mréjen, Abbaye d'Ardenne, 2019
- Valérie Mréjen

"Les photos de classe dégagent une certaine nostalgie, on a le cœur serré quand on les regarde. Ces visages disent quelque chose d’une époque. Avec les moyens modernes et l’outil magique qu’est le scan, ce qui est extraordinaire, c’est que l’on peut agrandir ces images et plonger dans les visages. C’est une sorte du travelling infini du regard."

"Ce qui m’a intéressé dans ce travail, c’est de pouvoir m’emparer de certaines de ces archives pour en faire des œuvres. Dans l’exposition, il y a trois films, dans lesquels j’ai utilisé les images en diaporama avec du texte en voix off. Je me suis amusée à faire un montage de rêves, de choses mises à la suite et qui se répondent. Tout ceci ne peut que résonner avec la propre histoire de chacun."

Archives

Célia Houdart, émission « Du jour u lendemain », France Culture, 2012

Nathalie Léger, émission « Du jour au lendemain », France Culture, 2009

Jacques Derrida, émission « Le bon plaisir », France Culture, 1986

Références musicales

Juliette Armanet , La carte postale

Pipilotti Prist, I’m a victim of this song (reprise de Wicked game de Chris Isaak)

Prise de son

Alain Joubert

Vous pouvez écouter et/podcaster cet entretien en cliquant sur le lien ci-dessus

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