Note de contenu : |
Parce qu’il est centré uniquement sur l’événement, le photojournalisme se présente habituellement à nous comme le seul commentaire pertinent et homologué sur le fait observé. Or, un fait isolé ne parle pas de lui-même, il est une série d’apparences muettes. Par nature, la vitesse de l’événement, ses effets de surprise, paraissent s’accorder aux qualités supposées neutres de l’appareil photographique. Ce n’est pas le moindre mérite d’Emeric Lhuisset que de briser le tabou de l’immédiat et de l’urgence au profit d’une connaissance, fruit de l’engagement et de l’interrogation. Quand les nuages parleront se déroule dans un espace-temps chamboulé. Ayant pour cadre un conflit centenaire, l’exposition arlésienne ne souhaite pas donner à cet événement un rôle de révélateur mais a l’ambition de provoquer un dialogue avec le spectateur : la construction d’une synthèse commune. Volontairement dépouillée, l’exposition ne s’aborde qu’en reniant le temps de l’actualité immédiate. Il faut y prendre du temps, se mettre à la recherche du caché, le temps d’un film étiré, d’une brochure dépouillée et d’images rebelles au plaisir instantané. |