Résumé : | Depuis plusieurs décennies, l’industrie du cinéma a diversifié ses modes de production, diffusion et consommation. Depuis lors, les films se sont dilués dans une multitude de simulacres, de prothèses, de produits dérivés virtuels ou réels.
L’œuvre d’Éric Rondepierre, dont les prémisses coïncident avec cette mutation, n’est ni un hommage au cinéma, ni une tentative de restauration ou une nostalgie de son « aura ». En tant qu’artiste, il a pris simplement appui sur cette situation historique pour parcourir les marges d’un monde dont les fragments sont maintenant à portée de la main. Il s’y réfère comme à une « nature », un corpus dans lequel il pioche allègrement en explorant ses angles morts. C’est ainsi qu’à la charnière des années 1980 et 1990, l’artiste commence à faire ce qu’il appelle de la « reprise de vue » : il prélève des images dans les longs métrages de fiction. |