Importance : |
1 vol. (381 p.) : ill. en noir et blanc et coul. |
Note de contenu : |
"[...] Le 1er février 1975, neuf mois seulement avant sa mort, Pier Paolo Pasolini publie dans le "Corriere della sera" le désormais célèbre Articulo delle lucciole.[...]
"Au début des années 60, à cause de la pollution atmosphérique et, surtout, à la campagne, à cause de la pollution de l'eau (fleuves d'azur et canaux limpides),les lucioles ont commencé à disparaître. Cela a été un phénomène foudroyant et fulgurant. Après quelques années, il n'y avait plus de lucioles.[...]" En désignant les lucioles comme l'allégorie d'une société révolue, Pier Paolo Pasolini se plaçait en veilleur de nuit, en éclaireur pour défendre les richesses d'une culture qu'allaient masquer les aveuglants scintillements de la civilisation nouvelle et que, partout en Europe, allait dévorer la "société du spectacle" si bien décryptée par un contemporain de l'auteur de Teorema, Salo ou les 120 journées de Sodome, Mamma Roma ou de L'Evangile selon saint Matthieu : Guy Debord, lui aussi un autre prodigieux guetteur.
Durant l'été 2014, c'est ce thème de "la disparition des lucioles" qui irradie tout le parcours de l'exposition présentée à Avignon, dans l'ancienne prison Sainte-Anne. Et c'est ce texte fondateur de la culture sociale , esthétique et politique des années 1970 en Italie qui vient aiguiser notre regard face à des oeuvres enfermées au coeur d'un établissement carcéral désaffecté.[...]" |