Résumé : |
L’image en marche propose de penser les liens entre le pouvoir et l’image à l’aune de notre contemporain. Si ces liens sont ontologiques, l’élection présidentielle de 2017 marque un tournant dans la vie politique française. Emmanuel Macron, en tant que figure politique, fut enfanté par l’image. S’il rompt parcours que par la rapidité de son ascension médiatique. Avant lui, la politique était un sacerdoce: on y entrait comme dans les ordres. Cependant, le moment Macron n’est pas une parenthèse, un
hold-up de la vie politique française mais la métaphore de son achèvement dans un autre règne. L’élection de 2017 marquerait ce moment où la politique aura définitivement été dévoyée, réduite à une gestion d’entreprise, où l’image ne serait supportée que par une infrastructure marketing, où le corps politique ne serait qu’une coquille vide. Dès lors, si l’image règne en maître, ce n’est pas en tant qu’image mais en tant qu’elle marche dans un système plus vaste de gouvernance. Si l’image n’a ja-
mais été aussi puissante en politique, elle n’a jamais autant masqué les forces qui la sous-tendent. Attaquer l’image politique c’est se risquer à découvrir
le vide qu’elle cache, à rencontrer le véritable lieu du pouvoir : la gouvernance technique capitaliste. À l’heure où la politique semble relayée à une simple
gestion managériale, réduite à son ossature technique et allaitée au sein des experts, quelle place nous reste-il à occuper ? Est-il possible d’arrêter
l’image en marche ? Soutenus par des théoriciens de l’image et de la technique, des artistes et des penseurs, tâchons de ne pas devenir le tiers-exclu d’un
système qui nous dévore. |