Marie-José Mondzain : "J’ai voulu dans ce livre, 'Homo Spectator', faire de la naissance du spectateur la naissance du sujet humain"

Peintures rupestres dans la "Cueva de las Manos", près du Rio Pinturas en Argentine ©Getty - Hubert Stadler
Peintures rupestres dans la "Cueva de las Manos", près du Rio Pinturas en Argentine ©Getty - Hubert Stadler
Peintures rupestres dans la "Cueva de las Manos", près du Rio Pinturas en Argentine ©Getty - Hubert Stadler
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Dans du "Du jour au lendemain" en février 2008, Marie-José Mondzain au micro d'Alain Veinstein présentait son essai "Homo Spectator".

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Elle est la fille de Simon Mondshajn, dit plus tard Mondzain, qui fit partie, aux côtés de Modigliani, Soutine ou Chagall, de ce groupe de peintres venus s'installer à Paris au début du vingtième siècle et que l'on appela "l'école de Paris". 

En 2008, Alain Veinstein recevait Marie-José Mondzain à l'occasion de la parution de son dernier ouvrage intitulé Homo Spectator. Dans ce livre, elle développait l'idée que les notions de spectacle et d'image étaient anthropologiquement ancrées dans la naissance même de l'humanité – en partant de l'analyse de ces peintures rupestres de mains laissées par quelques-uns de nos lointains ancêtres dans la Grotte Chauvet. Et ce pour mieux se soucier du spectateur que nous sommes devenus, quelques trente mille années plus tard.

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Guy Debord fustigeait le spectacle et du coup il était amené à fustiger le statut du spectateur, il dénonçait le spectateur comme étant le contraire du citoyen, le contraire du sujet construit et libre, le contraire du sujet révolutionnaire (...). Nous sommes extrêmement redevables à la lucidité avec laquelle Guy Debord, il y a quarante ans, avait fait un lien explicite et remarquable entre l’image, le spectacle et le capital. Lorsqu'il disait que 'Le spectacle c’est le capital devenu image', il y avait dans cette formule laconique un trait visionnaire tout à fait pertinent qui ne doit pas nous quitter. (...) Ses textes, comme ses films, disent adieu à un monde en annonçant une certaine barbarie. 

Cependant, elle se différencie de Debord car sa position n'est pas mélancolique mais combative. A propos de son essai Homo Spectator, elle explique :

J’ai voulu, dans ce livre, faire de la naissance du spectateur la naissance du sujet humain. Je voulais démontrer que la question de l'image et du spectacle était anthropologiquement ancrée dès la naissance de l'humanité.  

  • Par Alain Veinstein 
  • Réalisation : Anne Franchini
  • Du jour au lendemain - Marie-José Mondzain pour "Homo Spectator" (1ère diffusion : 19/02/2008)
  • Indexation web : Sandrine England pour la Documentation Sonore de Radio France
  • Archive-Ina Radio France

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