Résumé : |
Nuit argentique, numérique, magique ! La 3e Nuit de la photo de La Chaux-de-Fonds ! Née dans le sillage de la Biennale d'art contemporain, dont en 2012 La Chaux-de-Fonds voulut ainsi marquer la 70e édition, mais cette fois légèrement détachée de la manifestation (la Biennale s'achevant cette année le 9 février) afin que ces événements importants ne se parasitent pas, la Nuit de la photo a, instantanément rencontré son public, séduisant par son équilibre entre professionnalisme et accessibilité, évasion et ancrage local, esthétique et ouverture. Outre sa renommée horlogère mondiale, La Chaux-de-Fonds s'est depuis longtemps fait un nom dans le domaine de l'art, du design, du graphisme, et la photo se trouve chez elle dans la ville, où les grands noms cette année ne manqueront pas. Parmi la trentaine de présentations annoncées, on trouvera par exemple le grand photographe afro-américain Gordon Parks (1912-2006), témoin actif de la lutte pour les droits civiques et dénonciateur des injustices sociales du siècle qu'il a traversé. Dans un registre semblable, plus proche de nous dans le temps mais paradoxalement plus éloigné dans la perception, le reportage du photographe sud-africain Pieter Hugo renvoie une image dure mais sensible de la « nation arc-en-ciel » telle qu'elle est. Avec l'option au contraire de plusieurs regards croisés “ dont celui du photographe nigérian Simon Norfolk “ une série d'accrochages rend compte, elle, de l'état de l'Afghanistan actuel, en particulier dans la tristement célèbre vallée de Bamyan aux bouddhas pulvérisés, que les désastres naturels n'ont pas davantage épargnée que la guerre. Entrée au grand livre de l'Unesco pour la spécificité de sa structure urbaine, La Chaux-de-Fonds enfin ne pouvait ignorer le thème de la ville, récurrent dans le travail de maints artistes, et que ses nombreux lieux d'exposition (Temple allemand, Salle de musique, Musée international de l'horlogerie, ABC, Club 44 ou Musée des Beaux-arts) en cette Nuit vouée à l'image accueillent de manière particulièrement adéquate. De la réflexion du Français Patrick Tourneboeuf sur la mémoire des lieux patrimoniaux à la plongée de son compatriote Jean-Christian Bourcart dans les bas-fonds dangereux de la ville américaine de Camden, le panorama est aussi ébouriffant qu'angoissant ! Mario del Curto, Régis Colombo, Pablo Fernandez, Xavier Voirol, Patrice Schreyer, Florian Lüthi, Matthieu Gafsou, Pierre-Antoine Grisoni : les photographes suisses sont bien sûr très présents, leur oeuvre s'affichant sans complexe aux côtés de grands noms des quatre coins du monde. Difficile de les citer tous, mais impossible de passer sous silence les travaux de Paolo Woods en Haïti, ni, dans un genre bien différent, ceux de Jean-Marie Périer, qui ouvrira d'ailleurs les festivités avec une conférence au Club 44 sur le thème « Créer des icônes : La photographie et le monde du spectacle ». |