Importance : |
1 vol. (n.p.) : ill. en coul. |
Résumé : |
Dans Dye, Rudolf Strobl présente le résultat de plusieurs années de travail documentaire photographique. Il se concentre sur des lieux qui ont été privés de leur objectif d'origine et qui sont désormais utilisés comme «champs de bataille» par les joueurs de paintball. Le regard de l’artiste étant fermement ancré sur une analyse topographique précise de ces champs de bataille, les aspects culturels et sociaux des jeux (de guerre) se sont quelque peu écartés. Ce sont des lieux qui, comme tout ce qui est représenté sur les photographies, ont été radicalement sortis de leur contexte et transférés dans un monde artificiel. En tant qu'arènes de jeu, ces anciens entrepôts, auberges désertes et fermes abandonnées sont désormais des simulacres. Et pourtant, le point central de l’exploration du sujet par Rudolf Strobl n’est pas seulement les conditions préalables du jeu, mais avant tout son résultat formel. En effet, les traces de ces batailles simulées ont été déposées sur ces emplacements sous forme de couche sur couche de peintures aux couleurs vives, ajoutant une qualité supplémentaire. C'est presque comme si le photographe errait à travers les vastes paysages ouverts d'une peinture à l'huile monumentale, une peinture dont les bois et les prairies étaient parsemés d'objets aussi colorés que particuliers, créant la perception d'un espace d'art sans rendez-vous. C'est une illusion qui apparaît au terme d'une délicieuse contemplation d'un monde éminemment artificiel.
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