Résumé : |
Il est fort peu question dans ces cinq textes de production d'identité transmuant la peur du vide ou l'angoisse touchant à l'avenir, fort peu également de fédération consensuelle des énergies désœuvrées autour de retombées politiques, économiques et médiatiques, fort peu enfin d'interprétations contestables ou d'usage sélectif du passé que toute entreprise de commémoration officielle ratifie - car l'essentiel ne réside pas à ces enseignes. L'ambition de chaque texte s'inscrit sur un autre registre : celui des rapports entre l'art et la mémoire, à distance de la commémoration, plus près sans doute de l'immémorial si, comme l'affirme Jean-Luc Nancy : "Jamais l'art ne commémore". En tous cas, le cinéma d'Eisenstein, les photographies de Hill et d'Atget, la langue de Goethe, la peinture de Pontormo, de Piero della Francesca et d'Hantaï mettent en évidence l'ouverture d'un écart entre un programme repérable, quel qu'il soit, et l'œuvre qui ne l'esquive pas, écart que la mort de Dieu n'a pas ouvert mais qu'elle a rendu beaucoup plus flagrante et problématique. |